STOP ! écriture !

Alyanie venait d'arriver dans le parc. Après la bibliothèque, elle pouvait étendre son territoire au sein d'Yggrasil. Tout était immense ! Une énorme ville universitaire !

Elle marcha un peu le long du sentier, cherchant un petit coin pour poser ses fesses, s'installer confortablement, à l'ombre, et écrire un peu. Depuis qu'elle était arrivée ici, elle n'avait pas aligné un seul mot, sauf peut-être le devoir d'histoire, mais cela ne comptait pas. C'était un travail de rien du tout. Elle remarqua quelques vieilles empruntes de cheveux, à peine visible sur la terre sèche.

*Un jour, il faudrait que je fasse un petit tour à cheval* se dit-il. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas monté, depuis que son père avait refusé de signer avec M. Hustun, un investisseur britannique. Pas de signature ? Plus de séance d'équitation pour votre si charmante jeune fille ! C'était simple, et net.

Elle bifurqua sur la droite. pas trop loin du sentier. Elle ne voulait pas forcément s'isoler non plus. Mais que les passants la zieutent en la rencontrant l'aurait énervé. Juste assez éloignée pour être tranquille, juste assez proche pour apercevoir le chemin. Parfait !

Elle s'assit sur une branche couchée. La mousse était un peu humide. Elle sortit quelques feuilles et un stylo et mit son sac entre ses fesses et la branches. Elle déboucha le stylo plume, la pointe direction ciel, les yeux dans le vide, elle cherchait la première lettre. Juste la première lettre, le reste viendrait de lui même.

*Prenons I*

Alors elle commença. Son stylo circulait sur les lignes avec agilité. Alyanie possédait une écriture élégante qui avait toujours ravit son père.

*Il aimait lire mes écrits... Toujours là pour me donner quelques conseils et me complimenter ensuite...*

Citation :

--Ici surgira un jour un nouveau, une petite nouveauté dans la forêt. Rien de bien sorcier, il y en a partout ici, c'est la saison. Mais cette petite nouveauté, je l'aime plus que les autres, car celle-ci, je l'ai vu, et je peux vous en parler.

Le bourgeon est bien vert. Quand je reviendrai, il sera là pour me dire bonjour. En attendant, je le regarde, et lui ne le sait pas.--

Elle s'arrêta quelques instants. Devant elle, il y avait bel et bien un petit bourgeon. Elle le choisit. Autant qu'elle ne mente pas dans son écriture.

*Si je dis, que je le regarde, c'est que je dois le regarder. Mentir dans son écriture se sentira par la suite.*

Citation :

--Petit bourgeon, es-tu content que quelqu'un fasse enfin attention à toi ?--

Elle s'arrêta de nouveau, mais pas pour la même raison cette fois. Elle entendait quelque feuilles frissonner. Quelqu'un s'approchait-il ou il s'agissait d'un simple moineau sautillant sur les petites branches ?

Pas de moineau. Alyanie remarqua alors une jeune fille d'à peu près son age, blonde, qui avançait vers elle. Elle paraissait dans ses pensées et ne faisait pas attention à ses pas. Une marche automatique. Alyanie reposa son stylo, se leva. Elle rangea rapidement toutes ses affaires. Le bourgeon attendra sa petite histoire plus tard, une autre fois.

-Bonjour ! lança joyeusement Alyanie, pour ne pas montrer que l'inconnue l'empêchait de peut-être produire l'oeuvre de sa vie.

*Tu parle, pauvre fille... Ta muse d'aujourd'hui : un bourgeon. Orgueilleuse ! Ce n'était que cinq lignes, et n'importe qui a le droit de venir vers toi ! Un peu de modestie, ici tu ne connais personne !* se dit-elle, comme pour se moraliser un peu. de la mauvaise fois, elle ne pensait ce qu'elle se répétait.

La jeune inconnue portait des habits sombres. Etrange et peu pratique pour une journée comme celle-ci.

-Belle journée n'est-ce pas ? rajouta-t-elle, presque moqueuse. Presque.

Maxim aimait se balader seule en pleine nature. Cela lui permettait se retrouver avec elle-même, de faire le point, de décompresser. Et elle aimait particulièrement marcher en forêt. Toutes les forêts de ressemblent, et pourtant elles sont toutes uniques. Les arbres ne sont pas les mêmes, le soleil ne les pénètrent jamais de la même manière, les oiseaux ne chantent jamais exactement la même chose.


Toutes les forêts et tous les bois ont un point commun: ils
renferment tous un univers magique. Et c'est cala qui plaisait tant à Maxim. Se balader en forêt. Et prendre des
photos. Elle pouvait photographier des dizaines de fois le même arbre sans se lasser. Un pas vers l'arrière, et tout se transformait.

Et Maxim se baladait, s'arrêtant ici ou là, pour prendre un insecte, un arbre ou encore un rayon de soleil à travers les arbres. Elle se sentait enfin sereine. La solitude ne la dérangeait pas. Ne la dérangeait plus.
Parfois, elle rêvait que sa soeur était là, sautillant à ses côtés, toujours joyeuse.

Puis elle aperçut Alyanie, assise sur une branche, qui lui tournait le dos.

Alyanie... La personne avec qui elle avait eu son premier contact au campus, en dehors des membres du personnel.
Maxim songea d'abord à la rejoindre, puis elle aperçut qu'Alyanie avait interpellé une autre jeune fille qui passait par là.

*Je ne vais pas les déranger. Un modèle n'est jamais naturel quand il sait qu'il est pris en photo. Sauf les plantes. Je ne sais pas si elles ont conscience de ma présence, ces chères plantes... Oh moins, elles acceptent d'être prises en photo.*

Maxim s'appuya contre un arbre et commença à photographier Alyanie. Les rares rayons de soleil réussissant à percer les arbres faisait miroiter les cheveux si longs de sa camarade.

Maxim fit quelques pas vers la gauche afin de prendre Alyanie en photo sans se faire remarquer.
Mais comme dans toute forêt, des branches brisées gisaient sur le sol dans le bois d'Yggrasil, et Maxim mit accidentellement le pieds sur l'une d'elles.
*mais quelle... ! *

Maxim se maudit intérieurement. Quoique finalement, le craquement provoqué ne fut pas très sonore, mais dans la calme de la forêt, il parut assourdissant.

Maxim s'immobilisa. Finalement, ce craquement était providentiel. Il lui permettrait d'engager de nouveau la conversation avec Alyanie, si celle-ci l'entendait.

C'était aussi pour ça que ses parents l'avaient envoyé ici. Pour qu'elle noue des contacts...

Un bruit heurta la conscience de notre amie. Il s’agissait de plusieurs sons, en fait, ou alors d’une note de musique, du genre gai, vous voyez ? Sûrement un chant d’oiseau quelconque, rien d’étonnant dans une forêt, qui plus est par beau temps. Très vite, cette information passa au second plan, jugée fort peu intéressante par son cerveau, compte tenu du grand malheur de ces derniers jours. Sycha reprit le fil de ses pensées.

Elle avait des parents ingrats, stupides et imbéciles, qui lui rendaient la vie impossible. Ils ne comprennent pas qu’une jeune fille comme elle a besoin de vivre sa vie, s’acheter des fringues, sortir, et, surtout, surtout, ne pas passer ses journées à étudier. Il lui fallait donc trouver un moyen rapide et peu fatigant de renflouer ses poches. Et les solutions ne se bousculaient pas au portillon. Elle pouvait arnaquer son petit frère, lui piquer son argent de poche par exemple, mais à distance et quand on aime son frérot, inutile de compter sur cette idée-là. Penser à bosser ses cours pour remonter dans l’estime de ses parents et retrouver son argent de poche chéri, … non mais ça va pas ! Elle n’était pas encore désespérée à ce point. Après elle pouvait aussi…

« Belle journée n'est-ce pas ? »

Cette fois, la succession de sons, formant des mots et au final une phrase, heurta la blondinette de plein fouet. Totalement surprise, elle se figea avant de regarder autour d’elle pour trouver qui avait parlé. L’espace d’un instant, elle resta un pied à trois centimètres du sol, comme si on avait fait une photo pile au moment où elle allait martyriser un nouveau caillou en l’envoyant visiter le sol quelques mètres plus loin. On alors, Hiro, vous savez, le japonais de Heroes, était dans les environs. Mais bref. Elle reposa son pied et sourit d’un air un peu bête. C’est pas tous les jours qu’on s’immobilise en position d’acrobate, même si en fait son pied n’était pas si haut que ça.

Elle remarqua bien vite la jeune fille aux cheveux noirs qui l’avait abordée un peu brusquement selon elle, puisque le « bonjour » précédent était passé aux oubliettes de son cerveau. Hésitant un peu sur l’attitude à avoir, elle décida de mettre de côté ses problèmes un moment et de faire connaissance avec cette inconnue. C’est qu’elle est sociable, notre Sycha, quand même, et puis cela lui changera les idées.

« Oh, salut ! Oui, superbe, c’est vrai. » Elle s’arrêta un instant, se rendant compte qu’à part le temps, en fait, sa journée n’avait pas été terrible du tout. En temps normal, elle aurait bien ajouté « ça fait penser aux vacances, c’est super ! » mais comme elle ne pensait pas fort aux vacances en ce moment, ça aurait sûrement sonné très faux. Autant commencer par les présentations. « Au fait, je m’appelle Sycha, et toi ? »

Elle ne remarqua absolument pas la photographe, qui en plus faisait attention à ne pas être vue. Déjà qu’elle n’entendait pas quand on lui parlait directement, inutile de dire que Maxim n’avait presque aucune chance d’être découverte par Sycha, à moins qu’elle se mette à hurler ou qu’elle se montre carrément.

En réalité, Alyanie n'avait pas entendu le craquement, mais les mouvements soudain brusques de Maxim éveillèrent son attention. Elle tourna la tête dans sa direction. C'était la première fois qu'Alyanie voyait Max avec un appareil photo dans les mains, elle se dit alors que l'instrument lui allait plutôt bien, que la jeune fille paraissait "à sa place" avec. En opposition directe avec l'attitude réservée que Maxim avait eu dans la bibliothèque avec les autres. Cependant, elle ne voulait pas être vue, cela ce voyait, aux premiers abords. Elle fit mine de ne pas avoir remarqué, faire mine, pas faire semblant, histoire de dire "si tu ne veux pas être dérangée, t'inquiète, je ne t'embêterais pas."

Elle s'avança alors vers la première venue. Sycha qu'elle s'appelle en fait. Le nom avait une consonance qui lui était peu familière, habituée au nom asiatique ou américain qu'elle était. En fait, Alyanie n'arrivait pas vraiment à définir l'origine de Sycha. Qu'importe, il suffirait de demander.

-Mon nom est Alyanie Valiama. Je suis à Setenta et je viens tout juste d'arriver.

Alyanie ne savait pas ce qui lui faisait penser ça, mais elle était sure que Sycha aussi était toute nouvelle ici. Elle avait l'habitude de faire confiance à ses intuitions, elle s'arrêta donc sur cette idée, ne cherchant pas à la vérifier. La jeune fille paraissait perdue dans ses pensées. Une rêveuse, ou une fille perturbée par certains ennuis. Plutôt perturbée. Encore une intuition. Dites donc, elle était en forme aujourd'hui !

Elle hésita un peu sur la conduite à prendre. Que rajouter ensuite ? Pas des habituels "tiens, que fais-tu là ?" elle se doutait bien que ça n'aurait pas sa place ici. Il fallait une conversation, une vraie. On ne reste pas en forêt pour échanger des banalités.

-Hum... je vois que tu te promène seule. Ça te dérange si je marche un peu avec toi ?

*Jolie ouverture, tu ne pouvais pas trouver plus original... Un peu de sincérité, ma belle, ça te fera pas de mal !*

-A vrai dire que je connais pas grand monde ici et...

*Arrête tout de suite ! Pas la peine de jouer la comédie !*

-... et... rien !

*Andouille !*

Alyanie sourie un peu bêtement à Sycha, se maudissant un peu du duel qui c'était dérouler en elle ("soit toujours d'accord avec toi même, sinon tu n'arriveras à rien !" dixit el pater familias) puis finalement se disant que son attitude n'était pas si mauvaise que ça. Après tout, ça avait l'air bête, mais c'était au moins sincère, avec un peu de fantaisie et au moins, on ne pouvait pas lui reprocher de préparer ces répliques à l'avance. Aucune hypocrisie aujourd'hui !

Quoique... Ceci n'était-il pas prémédité finalement ? Pourquoi avoir tout fait pour avoir l'air simple alors que lorsque qu'on s'installe tout juste dans un lieu les premiers contacts définissent souvent la globalité des relations ? Quand on a deux hémisphères dans un cerveaux, il y a souvent des ambiguïté, je vous le dis, moi.

Les adultes sont bien plus simples à comprendre en fait. Suffit de leur sourire, on comprend de suite ce qu'ils attendent de nous.

Maxim vit bien qu'Alyanie l'avait vu, bien que celle-ci avait fait mine que non. *Tant pis pour la discrétion.*

Elle leva la main pour saluer Alyanie, mais cette dernière avait déjà détourné la tête, alors Maxim rabaissa lentement son bras.
*Je n'ai plus qu'à m'approcher et les saluer comme le ferait la fille bien élevée qu'elle était sensée être.*

Elle se remit en marche afin de se rapprocher des deuxautres jeunes filles, ne se gênant plus pour faire craquer les branches au sol. Elle avançait à grands pas et ne se trouvait plus qu'à quelques mètres de ses camarades. Elle put enfin distinguer la personne qui tenait compagnie à Alyanie.

Avant, elle ne voyait qu'une silhouette floue. Maxim était myope et avait aujourd'hui troqué ses lentilles de contact pour des lunettes qu'elle portait volontiers sur la tête plutôt que devant les yeux quand elle prenait des photos. Donc elle n'y voyait rien à plus de trois mètres.
La tenue de la jeune fille debout devant Alyanie paraissait déplacée en par cette journée ensoleillée. Un jean, des baskets, un T-shirt sombre... Les vêtements n'auraient pas choqué s'ils avaient été portés en hiver. Mais chacun ses goûts.

Maxim, elle portait aujourd'hui une tunique vert mousse sur un pantalon de lin beige. Une vraie tenue de printemps.
Elle se trouvait maintenant debout près d'Alyanie. Elle se laissa tomber assise en tailleur à même le sol.
-Coucou, Alyanie. Tu fais un très joli modèle, dit Maxim en secouant son appareil photo pour appuyer ses propos.
Puis elle vit le calepin et la crayon qu'Alyanie tenait.
-Tu écrivais? Je ne dérange pas, j'espère.

Et brusquement, Maxim se souvenu de la présence de Sycha. Elle connaissait déjà le nom de la jeune fille, elle l'avait entendue se présenter. Maintenant c'était à elle de donner son nom. Alors elle se releva, se tourna pour faire face à Sycha, et lui tendit la main. Une attitude peut-être un peu décalée pour une rencontre entre deux filles, c'est vrai, mais Maxim était parfois quelqu'un d'un peu farfelu. Les gens s'y faisaient très vite... ou ne s'y faisait pas du tout.
-Eh, salut. Tu te nommes Sycha, non?
Demander une confirmation était plutôt idiot, mais c'était plus poli. Maxim reprit.
-Je me nomme Maxim, mais tu peux m'appeler Max. Je suis en première année, et toi?

Maxim s'étonnait elle-même d'avoir fait preuve d'autant d'initative.

(Hj : désolée pour le retard incroyable, avec les examens c'est difficile de combiner temps libre et inspiration, surtout cette semaine où les examens se sont enchaînés u_u A partir du 20 j'aurai un peu plus de temps pour répondre)

De son côté, notre jeune amie poursuivait sa conversation avec Alyanie sans rien remarquer de particulier. On ne peut pas tout faire, n’est-ce pas ? Déjà qu’elle mettait ses soucis de côté pour faire connaissance, elle n’allait pas en plus observer les environs dans les moindres détails… C’est l’avantage d’avoir une mauvaise vue : l’excuse est toute trouvée pour ne pas remarquer quelqu’un, alors qu’avec de bons yeux, il faut toujours un prétexte idiot qui nous fait passer pour tel.

« Mon nom est Alyanie Valiama. Je suis à Setenta et je viens tout juste d'arriver. »

Sycha leva un sourcil, doublement étonnée par le nom imprononçable et les points communs des deux filles. Remarquant bien vite que c’était très peu poli, son visage reprit une expression normale, même sympathique, et elle sourit en hochant la tête. « C’est marrant, tout comme moi ! Enfin, sauf que je ne m’appelle pas Alyanie ! » La demoiselle rigola brièvement de sa feinte débile, tout en espérant n’avoir pas trop accroché le nom de sa camarade. En général, les gens n’apprécient pas trop qu’on déforme les prénoms et, à vrai dire, la blondinette n’apprécierait pas non plus. Menfin, Sycha, c’est quand même beaucoup plus facile à prononcer ! … Non ? … Mais si, mais si, allons.

« Ça te dérange si je marche un peu avec toi ? A vrai dire que je connais pas grand monde ici et... ... et... rien ! »

Nouveau sourire de la sententoise au discours un peu maladroit d’Alyanie. C’est toujours délicat d’entamer une discussion avec une nouvelle personne. On ne sait pas ce que pense l’autre de soi, on a peur de passer pour ridicule alors qu’en fait, majoritairement, tout le monde s’en fiche. Le but reste quand même de faire de nouvelles connaissances, lier des amitiés, voire plus avec les garçons (quoique, là, c’est vachement plus ambigu, et dix fois plus compliqué !), et surtout, ne pas se prendre la tête. C’est pas drôle, quoi, si on se préoccupe uniquement de l’impact qu’on peut avoir sur l’autre mais, au fond, on n’arrive jamais à rester naturel, aux premiers contacts. Sycha elle-même, malgré ces belles théories, ne savait pas toujours quoi dire.

Sur ce coup, elle fut sauvée par la photographe, Maxim, qui les interrompit pour saluer Alyanie. (Non que Sycha ne désirait pas continuer la visite de la forêt avec sa camarade de confrérie, seulement après il aurait fallu enchainer sur un autre sujet encore à déterminer, etc etc etc. Enfin, là, ça revient au même, sauf qu'elles sont trois, en fait). Ne l’ayant ni entendue ni vu arriver, notre adolescente resta perplexe un instant, jetant discrètement des regards à droite et à gauche pour essayer de déterminer d’où était sortie la nouvelle venue. Elle n’était quand même pas apparue comme ça, surgissant de nulle part oO En découvrant l’appareil photo de la demoiselle, Sycha comprit qu’elle était photographe (oui c’était très difficile à deviner ça !) et que, donc, dans une forêt, elle avait du se montrer discrète pour ne pas faire fuir ses modèles. Bien que, dans les environs, notre blonde n’avait vu aucun animal susceptible d’être pris en photo… Allez comprendre !

Tandis que l’échange entre les deux filles se poursuivait, Sycha continua son examen de la nouvelle arrivante. La tenue adaptée à la température fit prendre conscience à sa vis-à-vis qu’elle devait faire tache avec ses habits sombres dans une journée inondée de soleil. Bah, tant pis, elle n’allait pas retourner se changer maintenant… Et puis, elle pouvait très bien aimer le noir, ne jamais porter que du noir, du sombre, du profond, du…

« Eh, salut. Tu te nommes Sycha, non? »

Encore une fois sortie de ses pensées, l’interpellée sursauta (ça devenait une habitude) et bafouilla une réponse. « Ah euh oui, c’est ça. »

* Comment elle le sait O_O *

« Je me nomme Maxim, mais tu peux m'appeler Max. Je suis en première année, et toi? »

Ce n’était pas le jour de Sycha pour les prénoms. Un premier imprononçable, un second masculin oO Décidément, c’était journée folklorique aujourd’hui. Heureusement que ses parents avaient trouvé un nom normal pour son petit frère et elle-même.

« En première aussi ! » Bêtement, la distraite faillit se présenter, oubliant que Max connaissait déjà son prénom. Désignant l’appareil photo, elle poursuivit la conversation. « Tu es photographe ? Ca doit être passionnant ! » Elle-même n’était pas dotée du plus petit don artistique, enfin à sa connaissance. Donnez-lui un pinceau, vous retrouvez une horreur deux heures plus tard. A moins qu’une feuille blanche soit considérée comme un chef-d’œuvre ?